05.12.2023
Implants de hanche et de genou : les dernières analyses montrent une amélioration continue
La part d’interventions de suivi dans les deux ans suite à une implantation de prothèse de hanche ou du genou affiche une tendance à la baisse. C’est ce que montrent les nouveaux calculs des taux de révision à 2 ans publiés aujourd’hui dans le rapport SIRIS 2023 et sur le portail web de l’Association nationale pour le développement de la qualité dans les hôpitaux et les cliniques (ANQ).
Depuis 2012, les hôpitaux et cliniques suisses ont documenté près de 407’300 implantations de prothèses de hanche et de genou primaires ainsi que 18’800 interventions de suivi au sein du registre des implants SIRIS hanche et genou. La progression du taux de saisie – en 2022, près de 98 % de toutes les implantations ont été enregistrées – permet diverses analyses, toutes bénéficiant d’une grande pertinence. Aujourd’hui, la fondation SIRIS et l’Association nationale pour le développement de la qualité dans les hôpitaux et les cliniques (ANQ) publient les dernières analyses réalisées par l’université de Berne. Celles-ci livrent au corps médical, aux sociétés savantes et aux fabricants de prothèses des conclusions importantes, à même de contribuer à l’amélioration de la médecine des implants.
Une tendance à la baisse des taux de révision à 2 ans
Les « taux de révision à 2 ans » publiés dans le rapport SIRIS 2023 et sur le portail web de l’ANQ font apparaître la part d’interventions de suivi (révisions) dans les deux ans après une première implantation de prothèse de hanche ou de genou. Ces taux constituent les informations les plus précoces susceptibles d’identifier de potentielles anomalies après une intervention.
Afin de traiter l’arthrose primaire, un total de 65‘595 prothèses totales de hanche et de 53‘284 prothèses totales de genou ont été documentées dans le registre durant la période d’observation, c’est-à-dire entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2020. Fin 2022, 1‘648 de ces prothèses de hanche et 1‘796 de ces prothèses de genou avaient fait l’objet d’une interventions de révision. Pour les prothèses de hanche, le taux de révision à 2 ans se situait ainsi à 2.5 % (2021 : 2.6 %), et pour les prothèses totales de genou à 3.4 % (2021 : 3.4 %).
Si l’on compare les taux de révision à 2 ans de l’ensemble des prothèses totales de hanche et de genou sur la durée, et ce sans tenir compte du diagnostic, on note une tendance à la baisse depuis 2015, que ce soit pour les prothèses de la hanche ou pour les prothèses du genou.
En ce qui concerne les systèmes d’implants suspects, leur nombre recule depuis le début des analyses. Cette évolution montre que les produits concernés ne sont plus utilisés ou ne se trouvent plus sur le marché. Durant la période d’observation, neuf systèmes de hanche et un système de genou ont affiché des taux de révision à 2 ans plus élevés, mais ce fait n’a pas été corroboré statistiquement dans tous les cas.
Les taux de révision à 2 ans des hôpitaux et cliniques suivent également une évolution positive. Les taux affichés sur le portail web de l’ANQ pour chaque institution sont majoritairement dans la plage statistique attendue. Il existe toutefois des exceptions, et les prothèses de genou semblent connaître plus d’écarts par rapport à la moyenne que les prothèses de hanche. Par comparaison avec les années passées, on peut cependant brosser un tableau plus homogène pour les prothèses de genou, le nombre d’outliers (valeurs aberrantes) reculant de façon continue.
Nouvelle augmentation du nombre de cas
En 2022, le nombre d’implantations de hanche a augmenté de 6.5 % par rapport à l’année d’avant. La hausse était de 13.8 % pour les implantations de genou. Dans les deux cas, cette augmentation était supérieure à la moyenne. On part ici du principe que l’effet de rattrapage dû au report d’interventions en électif lié à la pandémie y a participé, mais pas seulement. L’un des facteurs clé est certainement également l’évolution démographique, et la génération active des babyboomers qui, selon le diagnostic, profite pleinement d’une implantation de hanche ou de genou, et ainsi d’une qualité de vie retrouvée.
Une enquête ne permettant pas de classement des hôpitaux/cliniques
Les taux de révision à 2 ans des hôpitaux et des cliniques publiés sur le portail web de l’ANQ ne permettent pas d’établir de classements. En effet, ceux-ci ne représentant qu’un aspect choisi de la qualité, ils ne donnent aucune indication quant à la qualité globale d’un hôpital/d’une clinique. Les classements établis à partir des résultats de plusieurs mesures de l’ANQ ne sont pas acceptables non plus. Remarque à propos de l’interprétation des résultats (PDF)