Le jour du relevé national, soit le 8 novembre 2022, 25 groupes hospitaliers et 116 hôpitaux ont documenté les escarres dont les patientes et patients ont éventuellement souffert à l’hôpital et les chutes éventuellement survenues lors de leur séjour. Au total, 12’460 patientes et patients ont accepté de participer à cette mesure de la prévalence. Les participantes et participants étaient pour près de la moitié de sexe féminin, avaient en moyenne 68,5 ans et étaient hospitalisé-e-s en moyenne depuis 7,3 jours. Les taux d’escarres et de chutes analysés et publiés aujourd’hui par l’ANQ fournissent aux hôpitaux de soins aigus des points de repère importants pour l’amélioration de la qualité des soins dans leur établissement.

Des taux d’escarres en augmentation depuis la dernière mesure

Selon les recommandations de l’ANQ concernant la mesure, les hôpitaux consignent les escarres en 6 degrés de gravité allant de la catégorie 1 (lésion superficielle) à la catégorie 6 (dommages tissulaires profonds). Le taux d’escarres global relevé en 2022 toutes catégories confondues était de 5,2 %. Le taux d’escarres de catégorie 2 et supérieures atteignait quant à lui 2,3 %. Ces deux taux étaient ainsi tous deux plus élevés que lors de la dernière mesure pré-Covid de 2019.

Si l’on compare les résultats au niveau national, on constate que sept hôpitaux présentent un taux significativement plus élevé qu’attendu pour les escarres de catégorie 1 (2019 : 14 hôpitaux). Pour un hôpital, la valeur était significativement inférieure à celle attendue (2019 : deux hôpitaux). Pour les escarres à partir de la catégorie 2, on comptait deux hôpitaux se situant au-dessus de la moyenne de tous les hôpitaux après ajustement au risque (2019 : aucun écart par rapport à la moyenne). Sur le plan international, les hôpitaux suisses font plutôt à nouveau bonne figure malgré ces taux plus élevés, leurs taux restant comme précédemment dans le bas de la fourchette.

Un taux de chutes plus élevé

Avec 4,6 %, le taux de chute à l’hôpital a atteint son plus haut niveau depuis le début de la mesure (2011). Le taux total des blessures après une chute, avec 35,2 %, était également plus élevé que celui des trois dernières mesures.

Dans la comparaison nationale, un hôpital affichait un taux de chutes significativement plus faible qu’attendu (2019 : un hôpital avec un taux plus élevé). Sur le plan international, les taux suisses se situent entre le bas et le milieu de la fourchette.

L’interruption de la mesure pourrait avoir influencé les taux d’escarres et de chutes

En raison de la pandémie de Covid-19, la mesure des chutes et escarres a dû être suspendue durant les années 2020 et 2021. La tentation est grande d’en conclure que cette interruption a eu une influence sur l’évolution des deux indicateurs de qualité. L’on peut ainsi penser que des changements structurels, par exemple que l’évolution au sein du personnel ou plutôt que l’aggravation du manque de personnel, ont conduit à une augmentation de ces taux. Les présentes données ne permettent cependant pas d’éclaircir les causes exactes de cette augmentation. En revanche, les analyses font ressortir que la qualité des soins, si l’on se fonde sur les indicateurs des chutes et des escarres, ne s’est pas uniquement dégradée dans quelques institutions, mais que ce phénomène touche l’ensemble des établissements à un niveau national.

Comparaison pluriannuelle nationale

Une enquête ne permettant pas de classement des hôpitaux/cliniques

Aucun classement sérieux ne peut être établi à partir des résultats des mesures de l’ANQ. Chaque résultat ne représente qu’un aspect de la qualité et ne reflète en rien la qualité globale d’un hôpital ou d’une clinique. Les classements établis à partir des résultats de plusieurs mesures de l’ANQ ne sont pas acceptables non plus.

Figures en ligne des résultats des mesures (Portail web de l’ANQ) 
Chutes et escarres